Lettre ouverte à M. Xavier Levistre

[K600]

Lettre ouverte à Xavier Levistre.

« Il faut savoir finir une guerre ». Cette citation de Nicolas Sarkozy en 2011 illustre en une phrase le propos de cette lettre.
Plus de deux ans que cela dure.
Si j’écris cette lettre, c’est pour déposer les armes.
J’ai pris attache auprès d’amis en commun pour essayer de trouver la meilleure option pour que se termine ce conflit devenu idiot, dénué de sens et surtout incroyablement inutile.
Il m’a donc été transmis un document écrit par toi ou tu expliques que seules, des excuses « publiques » de ma part achèveraient ce triste épisode.
Je rédige donc ce courrier afin de te présenter des excuses, mes excuses.
Bien entendu, je ne vais pas te « balancer à la figure » des excuses pour l’ensemble de notre œuvre. Il est important qu’elles soient ciblées afin que tu puisses en mesurer la sincérité et la justesse.
Par avance, je dois te dire qu’il n’y aura pas de sous-entendu ou d’ironie dans mes propos. Cette lettre devant clore un mauvais scénario, ce serait malvenu.
Tout d’abord, je vais revenir sur la genèse. Un premier constat s’impose, hormis nous deux, je pense que personne ne sait réellement ou démarre l’histoire. Force est de constater d’ailleurs que le jury de cours d’assises qui s’est constitué autour de nous juge souvent bien vite sans avoir pris connaissance de ce que l’on appelle communément en droit « la matérialité des faits ». C’est aussi une des raisons qui me poussent à rédiger ce courrier. Effectivement, nous sommes jugés à charge ou à décharge avec des lunettes double foyers ; le premier étant « mon intérêt ou mon risque dans leur discorde » et le second « pas le temps ou la patience de comprendre, j’en condamne un (pas mon pote) ». Compte-tenu des implications et des conséquences possibles qui se sont multipliées au fil des mois ; il faut arrêter les frais.
Cette genèse donc. Oui, pour commencer, je te présente mes excuses sur les circonstances de départ. J’ai été immédiatement beaucoup trop vindicatif envers toi ; ce qui t’a forcément déstabilisé à l’excès. De toute évidence, mon emportement a été brutal et je comprends sincèrement une forme de sidération de ta part. Mes excuses sur ce point portent sur mon agressivité disproportionnée au regard de l’importance réelle du sujet.
J’ai ce défaut majeur qui je crois ne changera pas ; je manque de discernement quand on touche à mes amis. J’ai pris fait et cause (je crois à juste titre, pour Annie et sur son extraordinaire travail de reportage sur toute la planète) ; mais avec beaucoup trop de véhémence. J’aurais dû tenter d’abord une forme de conciliation et non pas « te rentrer dedans » immédiatement. Pour cela donc, je te présente mes excuses.
Ensuite, je dois admettre que je n’ai absolument pas pris au sérieux cette guéguerre. Utiliser le terme jeu serait exagéré ; mais en tous les cas, je n’ai pas mesuré l’impact que ça a eu sur toi. Il m’est revenu que tu as été très affecté par ce sujet et je ne l’ai pas mesuré réellement. Je n’ai pas cru à cette blessure que cela a été pour toi et ainsi les joutes verbales ont été beaucoup plus douloureuses pour toi que pour moi. Et ce n’était pas mon objectif. J’appréciais l’adversaire, je ne lui voulais cependant pas de mal. Pour cette négligence de ma part qui m’a conduit à ne pas écouter ce que tu endurais ; je te présente la aussi mes excuses. Il était de mon devoir de percevoir que l’homme était touché, au-delà de l’acceptable.
Bien évidemment, cette blessure vive explique nombre de débordements en suivant. N’ayant pas été affecté personnellement, je n’ai pas perçu que tout ceci aurait dû s’arrêter beaucoup plus tôt.
Dans le prolongement, je regrette aussi de t’avoir « tanné » pour que l’on se rencontre pour « crever l’abcès ». Il y a des caractères, des personnalités qui n’aiment pas, ne se sentent pas à l’aise dans la gestion du conflit en face à face. J’aime beaucoup régler un éventuel différent de cette manière et je l’ai utilisé comme indicateur d’une certaine lâcheté de ta part et c’était une erreur. Je t’invitais en réalité dans ma zone de confort qui n’était pas naturellement la tienne. Pour cela aussi, je te présente mes excuses.
A ce stade du courrier tu auras remarqué que je n’évoque pas le fond du sujet. C’est tout à fait volontaire. Comme c’est une lettre ouverte, les lecteurs éventuels se moqueront du fond, que j’ai tenté, comme toi d’expliquer et qui au final n’intéresse personne réellement. Au fil des mois, les raisons n’avaient plus d’importance, seules les conséquences en avaient. J’espère que tu accepteras donc ce parti pris de ne pas revenir sur le fond.
S’en est suivi des anicroches inutiles, des attaques stériles, des soubresauts nauséabonds dans lesquels je dois admettre m’être complaisamment prêter au jeu idiot de la surenchère.
Jusqu’à ce week-end. Le déclic. La goutte d’eau !
Il aura fallu l’attaque du pauvre club de pétanque de notre ami Philippe pour que je me rende compte du chemin totalement débile que j’empruntais depuis bientôt deux ans !
Tu viens y faire une allusion ciblée désagréable en utilisant le mot de « raclure » qui m’était évidemment adressé sans pour autant me citer. Et là, une nouvelle surréaction de ma part. Je me réapproprie ton propre terme pour te le balancer à la figure ! Pourquoi, sur quelle base, quel événement ? Sur rien, de la méchanceté gratuite, bête et dégradante.
Tu n’as fait qu’une provocation supplémentaire, comme j’en ai fait beaucoup aussi et pan, un retour de ma part disproportionné, inutile, gratuit. Je ne me suis pas reconnu dans ces propos (à postériori) et par ailleurs, quel que soit mes sentiments à ton égard, tu n’es pas une raclure. J’ai eu tort. Je te présente donc mes excuses pour ce qui sera mon ultime dérapage à ton égard.
J’ai donc beaucoup réfléchi après ce stupide échange de samedi. Tout d’abord, j’ai pris une leçon de morale par un gamin qui a la moitié de mon âge. En plus d’avoir raison, il a eu une juste analyse et je l’ai pourtant tancé. En clair, je commençais même à me fâcher avec des personnes estimables, pour de mauvaises raisons. Gaétan avait raison, je lui dois humblement ce retour aujourd’hui. D’autre part, nous avons fait beaucoup de mal à des personnes qui nous apprécient (ou appréciaient…) tous les deux. Tiraillés, sous pression, embêtés. De quel droit puis-je tracasser mes proches ? Aucun droit. Pour eux aussi, il convenait d’arrêter tout cela. Nous l’avons lu souvent, « je vous apprécie tous les deux, mais… ». Il s’agissait de voix raisonnables, et j’étais devenu sourd à leur message. Pour eux donc, je présente des excuses également.
Enfin, et c’est essentiel, la raison la plus importante de ce mea culpa, de ces excuses publiques est la problématique du chantage à l’outil Lexer. Le petit monde du bowling vit depuis de longues années maintenant avec ton formidable outil (à ce propos, je rappelle qu’il n’a jamais été fait la moindre critique sur cet outil). Et j’ai appris que tu avais décidé d’en restreindre drastiquement l’usage à tes propres clients si je restais sur ma position à ton égard. J’avoue ne pas avoir cru à une quelconque corrélation entre notre conflit et l’usage de l’outil Lexer dans les bowlings. Mais nombre de propriétaires, membres du CNB et simples licenciés m’ont confirmé que tu lâcherais la France si je ne te présentais pas d’excuses publiques. Encore une fois, pétri de certitudes, je n’ai pas perçu que ces menaces étaient réelles. Il était donc devenu impératif que j’évoque ce point au moment de rédiger cette lettre. Mes excuses que tu voulais publiques, tu les as, complètes et donc tu peux lever cette menace qui pèse sur la tête de tes propres clients.
Pour alléger l’atmosphère et me permettre de plaisanter pour la première fois dans ce courrier, tu peux même continuer à m’effacer de ton outil, j’avais trouvé ça très drôle et même « de bonne guerre » au début. Depuis, ça m’a même rendu célèbre la ou je ne m’y attendais pas. Il est d’ailleurs dommage que mon niveau trop faible ne m’ai pas permis d’être champion de France à Annecy, car xd’)6èw=5*+ »<<pi// champion, ça aurait eu « de la gueule »…
Je t’écrivais tout à l’heure que trop de gens pâtissent de ce conflit qui n’a que trop duré. C’est ce point qui me touche en réalité. J’ai le sentiment de contribuer au déclin de ce sport qui agrémente ma vie depuis plus d’un quart de siècle. Ton outil est un ciment fort entre tous les amoureux de ce jeu en France. Il est indispensable à la vie sportive des centres, à la gestion des clubs, à la motivation des licenciés. J’aurais donc du avoir plus de discernement en voulant me transformer en redresseur de torts à ton égard et mesurer ce que tu apportes à notre Fédération, au CNB et aux organisateurs de compétition. Cet outil, c’est une partie de toi, une très belle partie de toi. En m’accrochant avec l’éditeur du logiciel Lexer, j’ai écorné ce magnifique outil. Pour cela, je dois donc légitimement te présenter également mes excuses.
Tu dois maintenant te poser la question normale après ces excuses multiples. Pourquoi serait-il sincère ?
Parce que j’ai pris le temps de regarder ce qu’était réellement notre différent, en le mettant en perspective dans la période actuelle.
- Les propriétaires de centres font face aux conséquences de la pandémie (confinement et mesures restrictives lourdes pour accueillir les clients) et en plus, ils risquent de voir leur outil Lexer enlevé.
- Nous nous écharpons tous les deux alors que 1500 agressions ont lieu chaque jour en France. Et nous, à la cinquantaine approchante ou dépassée, on participe à l’accroissement des tensions sociales actuelles au sein même de notre espace de « bonheur sportif ou amical ».
- Quelle importance cette guerre idiote entre toi et moi ? Aucune. Ce n’est même pas une question de fierté ou quoi que ce soit d’autre. Je crois même qu’on ne sait plus pourquoi on se chicane réellement. C’est devenu « la guerre de cent ans », par principe, habitude et bêtise. Enfin, je me suis aussi aperçu que je n’avais qu’un sujet embêtant, conflictuel dans ma putain de belle vie, celui sur lequel j’écris maintenant. C’est tellement idiot.
Enfin, de ce conflit, d’autres personnes aux intérêts potentiellement menacés pourraient en faire une guerre personnelle, contre la Fédération par exemple. Des justiciers masqués, des juristes improvisés, ignorants tous de notre histoire et des faits qui ont émaillés ces deux sinistres années, pourraient vouloir demander des sanctions (pas en face, évidement) contre toi ou moi auprès de la Fédération par exemple, en la mettant de ce fait, en porte à faux. C’est très français la délation et ce serait là un pas franchi, trop grave pour être oublié.
C’est cette crainte qui motive maintenant ma conclusion. Je suis également prêt à accepter toute sanction que tu pourrais exiger auprès d’instances compétentes si tu te sens lésé dans notre conflit. Je n’ai aucun problème avec ça et si ça peut accélérer le processus de normalisation de la situation que je veux ici enclencher, je suis prêt à assumer mes actes et paroles.
Tu vois, sans flagornerie aucune, je suis probablement allé plus loin que ce que tu espérais. C’est effectivement mon objectif. Des excuses pour des excuses, ça ne sert à rien.
En retour, qu’est-ce que j’attends de toi ? A mon égard, rien. Absolument rien. Ce n’est pas parce que j’ai fait ce chemin vers la fin d’un conflit que je souhaite que tu fasses de même. Je n’en ai ni le besoin, ni l’envie et n’en fait pas une revendication. Pour qu’une bataille se poursuive, il faut deux combattants. Un des deux a déposé les armes, donc le combat cesse, faute de combattant. Tu n’as rien à faire. Aucun geste vis-à-vis de moi.
C’est maintenant que tu tiens ta victoire et que tes exigences sont remplies que tu peux saisir la balle au bond et lever tes menaces vis-à-vis des utilisateurs de ton bel outil Lexer.
Je te remercie, ainsi que les éventuels autres lecteurs d’avoir pris quelques minutes de votre temps pour lire cette lettre ouverte.
Sincèrement,
Olivier (dit le Karchou sur Facebook).

[jean6400]

Belle éclaircie dans le ciel sombre du bowling.
Se rendre compte qu'on a eu tort et le reconnaître devant autrui c'est faire preuve de courage.
Alors rien que pour cela, sans connaître le fond de ce conflit qui nous pourrissait la vie, BRAVO.
En espérant bien sur que Xavier lève sa punition collective

[Lequiberonais]

La Fédération a mis sur sa page FB la lettre ouverte de Monsieur Karczewski à Monsieur Levistre

http://www.ffbsq.org/private/lettre_ouv ... u1hDpahEOA

Je crois qu'il avait mis cette condition à la reprise de l'accès aux résultats Lexer , espérons qu'il tienne ses promesses

[batitou]

Les résultats sur lexer sont déjà disponibles,par contre pas sur tous les bowlings pour le moment, peut-être faut-il attendre encore un peu, merci beaucoup Xavier d'avoir réouvert l'accès.

[Chouchou24]

Ah, si tout le monde savait "faire le premier pas" ainsi, on en économiserait des conneries !

Merci Olivier, et merci à Xavier d'avoir suivi le mouvement ! Tout ce que j'aimerais maintenant, c'est que si vous vous croisez un jour la poignée de main soit franche, sincère et apaisée entre vous deux !

[Bins]

Ah, si tout le monde savait "faire le premier pas" ainsi, on en économiserait des conneries !

Euh, tu veux dire "Ainsi on en rattraperait des conneries !"... C'est bien parce que des conneries étaient faites d'abord, qu'on en est arrivé là ensuite... Pour économiser des conneries, là par contre y'a du boulot !

[PatD]

Serait-il possible de définitivement clore ce dossier ? Pourquoi remettre de l'huile sur le feu ?

[batitou]

Tu m'as devancé Patrick, je pensais pareil ce matin en lisant le message précédent le tien, qu'un modérateur fasse vite le nécessaire.

[Lequiberonais]

On dirait que certains se complaisent à ranimer le feu

[Rico]

Bonjour,

Sujet fermé.
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